lundi 14 janvier 2008

Fred Astaire.

Écouteurs aux oreilles, j’étais bien accoté sur une colonne de la station Berri-UQAM, pas trop loin du banc en rond en plein milieu de la place. À un mètre de ce même banc qui était saturé de fessiers, il y avait ces hippies assis par terre qui sortaient des trucs à manger de leurs sacs à dos: bouteille de jus de légumes(?), pot de yaourt(?), baby-cut carrots en sac et une boîte de céréales(?). En plein milieu de la place là! Et ils ont même pas mangé finalement. Louche, les hippies sont louches. J’observais les gens qui passaient et je tentais désespérément de trouver quelqu’un que je connais, on s’amuse comme on peut quand on arrive 30 minutes d’avance à un rendez-vous.

À chaque fois que je passe à cette station, je ne peux m’empêcher de penser à mon ex. Nous nous sommes connus à cet endroit, nous nous sommes laissés à cet endroit. Pas de la nostalgie, juste des souvenirs d’une fille que j’avais énormément appréciée pour des tas d’excellentes raisons. En plus de ne jamais avoir pris le temps de lui dire à quel point elle avait été bonne pour moi, j’ai agi comme un pauvre crétin avec elle suite à notre rupture. Si j’ai bien un regret…

Passe un ami du cégep, il ne me voit pas et j’ai plus au moins envie de lui courir après pour engager une conversation banale à propos de nos présents et futurs. Cachons-nous, au cas. Et de 1. Une fille avec qui j’allais au primaire le talonne. Et de 2. Je me recroqueville en petite boule et je me cache sous mon capuchon. À l’aide.

Cerveau: Mais pourquoi tu cherches des gens que tu connais si c’est pour te cacher dès que tu les aperçois?

Moi: Parce que… j’ai pas envie de leur parler à eux. Si c’était d’autre monde, je dis pas. Mais pas eux.

Cerveau: Mais tu serais pas un peu dérangé.

Moi: Y’a pas une switch pour mettre ça à off?

Cerveau: AAAAAAARRRRRRGGGggg… ggggg…. g…

Moi: Kin toé !

Peu après, deux petites Françaises viennent commettre un sacrilège. Un grave sacrilège. En plus d’être Françaises, elles viennent me déranger pendant que j’écoute rêveusement de la musique de qualité:

"Excusez-moi, est-ce que… gnarfgnarffffffzzzzzzz… autobus… gnarfgnarfffffzzzzz ?
-Hum, vous cherchez le débarcadère d’autobus?
-Oui, voilà.

Huh… à chaque minute, il y a des centaines de personnes oreilles nues qui passent par ici, pourquoi moi? Je conduis une Civic un bolide de course, mesdemoiselles, je prends donc le métro trois fois par année, Fuzzy et Colossus sont mes amis, j’habite le paradis des Tempos et je me suis fait chummy chummy avec des canards de la ferme du Centre de la Nature. J’y connais que dalle à cette station de métro de mes deux. Re-pourquoi moi? À part mon physique de plage, mes traits symétriques et mon charme légendaire, je ne vois vraiment pas..

Vivement le retour des hippies. Je procède à un balayage visuel pendant que mon visage arbore sa plus belle grimace question qu’elles ne s’attachent pas trop à ma belle gueule. Si je ne trouve pas en 2 secondes, elles iront se faire cuire un œuf après avoir jeté un dernier œil à ma somptuosité légendaire.

-C’est par là je crois, ‘voyez les panneaux? *En pointant par là*
-Oh ! Merci.
-Gnuhhh…

Bon débarras.
Remise des écouteurs.

La musique inonde mes oreilles et le cerveau est de retour à off en un tour de main.

Les gens passent, quelques regards inconnus croisent le mien. Mes doigts tapotent mes cuisses au rythme de la musique et ma tête tangue doucement à la dérive. Et puis, un visage familier.

Est-ce que c’est elle? La démarche, les souliers de skate, les pantalons trop longs avec une bonne dose de calcaire, cet amour inconditionnel pour le noir… oui, c’est elle. Je fais quoi ? Je lui coure après et je me mange une baffe? Je gueule comme un damné en échange d’un Va te pendre! ? J’lui balance un truc à la figure? Je l’appelle et pendant qu’elle répond je… ? Ah pis fuck! Tant qu’à agir comme un crétin, aussi bien y aller jusqu’au bout. Il y a longtemps que j’ai mis une croix sur elle, mon dictionnaire français-espagnol et mon livre de Freud.

*Switch à off*, le cerveau obéit. Docile lui, aujourd’hui.

Les premières notes de Play that funky music white boy de James Brown se font entendre.


And just when it hit me
Somebody turned around
And shouted

Play that funky music white boy
Play that funky music right
Play that funky music white boy
Lay down the boogie and play that funky music ‘til you die
’Til you die?
(Yeah)
Oh ‘til you die

Et là cette envie de me laisser aller sur quelques pas de danse de lockin’ me ronge. Juste de faire son show un instant, rendre les gens heureux de voir quelqu’un qui s’en fout qu’on le regarde avec un sourcil plus relevé que l’autre. Rendre hommage à cette musique entraînante en faisant aller mon bassin magique. Pas maintenant, j’suis pas si d’dans que ça…
La toune se termine. Quelle est la prochaine ?

Souuuuuweet! du Daft Punk avec Harder Better Faster Stronger. Là ça y est, je sens le groove qui va atteindre son apogée laissant place à des déhanchements rythmés et énergiques d’un corps à l’origine même de la concupiscence. Je me souviens de cette vidéo trouvée sur Youtube et je me dis que les gens seraient heureux de voir la version live avec mon popotin comme personnage principal. Mon corps résonne déjà, je ne pourrai plus le retenir longtemps. Allez Nic, fais un Fred Astaire de toi! Répends le bonheur autour de toi! Vas-y! DANSE, DANSE comme jamais tu n’as dansé!

Et puis là je me suis souvenu d’un détail: j’ai de la misère à suivre les moves de la macarena, j’arrive à peine à bien exécuter la danse des canards. Je ne sais pas danser!

Bof, tant pis, mon amie vient d’arriver et un spaghetti bolognaise m’attend. On se redonne rendez-vous, célébrité instantanée.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est drôle parce qu'il y a quelques années, j'ai moi-même rencontré un gars au banc rond de la station Berri-uqam! On s'est pas laissé là, par exemple. Ça compte tu pareil?
Moi, voir un gars danser de même dans le métro, je me dis qu'il est en manque de Fuzzy, je lui lance 1$ et je quitte de ce pas.
Belle ode à Laval que tu fais là!
My personnal favourite: Le Fuzzy (où je suis vraiment trop souvent allé) et le centre de la nature (où ma mère me gossait 30 fois par semaine pour qu'on aille voir ses maudits chevreuils!).
Je préfére malgré tout le banc en rond.

Choupette a dit…

qu'est-ce que jaurais donné pour te croiser en cet apres midi, en train de te déhancher le popotin à berri.... je t'aurais surement fixé, j'aurais ris, et quand tu te serais arrêté, je serais venue te saluer... t'aurais jamais su que je t'espionnais... ça aurait été mon petit secret...

Anonyme a dit…

En tout cas, sont mieux d'être bons tes prochains post pour que tu te retires à ce point là. À moins que tu sois en train de te faire une cure intensive beauté: facial, manucure, pédicure, envelloppement et exfoliation corporelle... pour être certain de te faire confirmer comme étant un 9 demain?
Lol! J'me trouve drôle! ;)

Pinocchio a dit…

Que je me retire à ce point là? J'écris à tous les jours!!!!
Et si ce n'était pas de la pression de mes fans, ca serait seulement aux 2-3 jours.

Bons posts?
Comme si je t'avais déjà décue..

Anonyme a dit…

Effectivement, tu ne m'a jamais déçue, en tout cas, j'pense pas.

Anonyme a dit…

Ahaha j'ai trouvé ton post bien amusant! Je reviendrai te lire!

Anonyme a dit…

Pourtant, tu semblais déchaîné sur I will survive...
En passant, j'attends toujours le rapport à double interligne.
Ahhem...