mercredi 27 août 2008

Ôh le con.

Ennuyé par ma soirée, je sentais en moi une envie folle de régurgiter de la pollution auditive pour le bonheur *tousse* de qui aurait l'inestimable *tousse* chance de l'entendre, je suis sorti du bar et j'ai attendu le prétexte parfait pour mépriser du monde.

Étant un grand observateur aux yeux de yéti -ça a une excellente vision un yéti, il doit pouvoir voir même dans les tempêtes de neige, je me suis mis à juger tout le monde. De même, sans tambour ni trompette, à frette, ben sec. Constat: la crème de la société était réunie au même bar que moi hier, aucun doute. Tellement que je me suis demandé: mais pourquoi diable ne nous adonnons-nous pas plus coutumièrement à cette grivoise pratique qu'est le dîner de cons au Québec? Je tenais mon prétexte. Toutefois, en voyant tant de candidats potentiels gaspillés, je vous l'avoue, j'ai eu un pincement au coeur.

Je ne sais pas si c'était la larme d'amertume qui perlait sur ma joue ou si c'est que ces cons me voyaient comme l'un des leurs, mais l'attention collective a vite fait de se tourner vers moi. En bon recruteur que je suis, une question brûlait mes lèvres à chaque nouvel "ami" que je me faisais: C'est quoi ta passion? M'intéressant (faussement) à leurs élucubrations, on repoussait sans cesse les limites du mauvais goût: couture, magasinage, snowboard, vêtements médiévaux, piercings, flûte de pan...

Y'a même un gars qui m'a dit: "Hey, est-ce que tu fais de la télé?
-Huh... Non.
-Ah... Parce que t'as vraiment un visage de télé... Tu devrais faire des castings, sérieux..."

Lui, de toute évidence, sa passion c'était les compliments gays. Je l'ai retiré de ma liste, on ne peut pas se moquer des homosexuels lors des dîners de cons, ni dans la vie en général. Ça pis le quotient intellectuel moyen des noirs cueilleurs de prunes, pas touche. Ne parlons même pas de la petite Provencher, chuuuut!

Bref, j'ai vu de "belles têtes de vainqueurs" hier. Et toi, lecteur, quelle est ta passion?

lundi 25 août 2008

Tasse-toé ti-cul.

Quand je respirais l'air à la même altitude que ne l'expulse mon cul aujourd'hui, je me tassais du chemin quand approchait une voiture. J'allais jusqu'à poser mes semelles sur la chaîne de trottoir le gazon ou dans un drive-way.

Mes parents, dans un souci de m'offrir une éducation appropriée pour que je me rende à l'âge adulte -et idéalement d'or- en ayant toujours assez d'autonomie musculaire pour expulser mes selles seul et proprement du haut de mes vraies jambes, ont tôt fait de m'apprendre que dans une collision avec une voiture qui roule à 50 km/h, c'est pas moi qui gagne. Les parents aujourd'hui, qu'est-ce qu'ils font? Ils enseignent les rudiments de la priorité aux piétons.

Doctrine qui semble avoir fait son chemin dans beaucoup trop de petites têtes insouciantes. Petites têtes qui appartiennent à des jeunes et moins jeunes. Ils marchent en plein milieu de la rue et si on a le malheur de leur signifier qu'ils encombrent la voie, la priorité aux piétons est là pour tout justifier.

Lorsque que vous déambulerez dans les rues au crépuscule emmitouflés dans de lugubres vêtures et que vous vous ferez ramasser par un joueur de hockey soûl au volant d'un Hummer, on verra ben à qui La Vie aura décidé de donner priorité. Dumbasses!

jeudi 21 août 2008

Je veux la Guerre.

Mise en situation: J'habite avec mes géniteurs biologiques et mon frère. Frère dont les liens biologiques qui nous unissent sont nébuleux... à l'oeil du moins. Je suis aussi parmi les 670 000 personnes les plus baveuses sur la surface du globe. Fin.

Dernièrement, mon peutit frère et moi en sommes venus aux prises. Un incident de rien du tout.

Depuis, j'ai décidé de le renier, de l'ignorer pour éviter tout pétage de coche gratuit à l'avenir (de sa part). Nous ne nous sommes pas parlés pendant des semaines. Les rares fois où il m'a adressé la parole, je l'ai ignoré ou bien j'écrivais ma réplique sur un post-it que je collais bien en vue. Sans ne jamais le regarder.

C'était dur au début, nous qui passions jadis des heures à se disputer des joutes verbales complètement dépourvues de but si ce n'est que de prouver à l'autre que notre patience est sans limite, notre vocabulaire sans bornes et notre répartie cinglante. Même si je gagnais (presque) toujours, j'appréciais ce temps de qualité passé avec mon frérot. Mes interprétations de chansons en son nom étaient également des moments forts.

Ma perception d'une relation fraternelle saine est-elle si étrange?

La morale de cette histoire? La Guerre me manque. Enterrons la hache de paix et fumons le calumet de la guerre.

samedi 16 août 2008

Séduire au Québec.

"Bla bla bla... les Québécois ne savent pas séduire... ce sont tous des trouillards avec des raisins secs Sun-Maid à la place des... regardez les européens, eux savent s'y prendre avec nous... mais où est passée cette douce romance mêlée à cette irrésistible virilité... bande de flancs-mous... ils ne nous comprennent pas... donnez-nous du sang chaud, de l'audace et de l'originalité... Luigi, mon ex-copain, avait de la poigne lui, pas comme Mathieu, mon nouveau copain Québécois... bla bla bla"

Témoignage fictif de Québécoises frustrées de la piètre performance séductrice des hommes du Québec.


Une de mes collègues est récemment revenue d'un voyage en Toscane. Vous devez connaître des gens qui sont beaucoup trop fiers de leur vie, qui gagnent un toutou à la Ronde pis qui s'en vantent pendant 3 mois, qui se font aborder dans un bar et qui sont persuadés qu'ils ont enfin rencontré l'Amour, qui s'achètent un Magic Bullet et qui couvrent de mépris vos moyens archaïques de trancher des aliments, qui se rient de votre écran de télé qui n'est pas... HD, qui, peu importe ce qu'ils ont, ce qu'ils font, ce qu'ils désirent, seront toujours mieux que vous... Eh bien ma collègue, elle est comme ça. Ces personnes je les appelle les casse-noisettes.

En Toscane pendant 2 semaines donc, c'est tout ce qu'il lui fallait pour revenir, preuves à l'appui, déposer une critique outrageuse contre les aptitudes des Québécois dans le domaine de la séduction.

Ne tarissant pas d'éloges à l'égard des Italiens dans la narration de ses péripéties dans la capitale internationale du machisme, elle a vite fait -dans l'approbation générale des autres femmes présentes- de ridiculiser le Québécois moyen en le comparant à son concupiscent homologue italien. Elle racontait s'être fait siffler et approcher maintes fois en sillonnant les bucoliques rues du pays en forme de botte. C'est peut-être parce qu'ils n'ont simplement pas de goût, pensais-je juste assez haut pour croiser le regard complice d'un collègue qui avait de toute évidence lu mes pensées. On se le cachera pas, elle n'est pas une beauté universelle ma fendeuse de noix. Quoique, me suis-je dit, les standards de beauté européens sont un peu plus "slack" qu'ici si vous voyez ce que je veux dire [voir une maman italienne typique de dos pour mieux comprendre]. Narcissique Nutcracker Lady se targuait même d'avoir été la proie de regards lubriques lancés par des hommes en couple. S'ensuivit d'un oooouuuuuuh envieux de la part des autres femmes. Toujours soucieux de la bonne image qu'on entretient de mes congénères québécois, c'est là que j'ai pété ma coche.

Non mais. C'est ça un vrai homme à vos yeux? Un gars qui vous reluque même si une autre femme se promène à son bras. Un gars qui vous suit pour mieux vous siffloter son appréciation. Un mec qui vous démontre clairement que ses intentions envers vous sont purement sexuelles. Parce que si c'est le cas, vous êtes d'excellentes comédiennes, bravo.

Combien de fois des filles m'ont dit qu'une des attitudes masculines les plus irrespectueuses qui soient, c'est lorsque le monsieur regarde d'autres madames pendant un rencart/sortie. Combien de fois on m'a dit que le sifflage c'est "tellement macho". Combien de fois on m'a dit que les Italiens avaient l'air gays. Combien de fois, durant un Euro ou un Mondial, on vous a dit que les Ritals sont des fakeux, des comédiens de bas étage, des m-a-n-i-p-u-l-a-t-e-u-r-s.

Soyons honnête, les Québécois, généralement, sont passifs. Trop passifs. J'en suis moi-même un bel exemple. Restons-en là. Mais vous, chères damoiselles, n'êtes-vous pas un brin trop fière de clamer haut et fort votre féminisme, votre fierté d'êtres femmes et fortes. Votre petit côté outrecuidant, un peu comme les Italiens. Parce que ce statut de mégères sur la défensive que vous cultivez depuis tout ce temps, il finit par faire peur. Vous voulez l'égalité dans tout, mais vous voulez que ce soit l'homme qui fasse le premier pas, comme avant, dans le temps que les pourvoyeurs avaient tous un phallus et qu'ils étaient les seuls à avoir le droit de vote. Vous ne voulez pas non plus qu'ils tentent de vous enjôler en brandissant une liasse de billets, mais vous aimez tant quand ils payent la note au resto.

Non vous n'êtes pas pleines de contradictions, vous éprouvez simplement un malin plaisir à voir les hommes se fendre le crâne en tentant de comprendre ce que vous savez être dépourvu de cohérence.

Au Québec, ce ne sont pas les hommes le problème, ce sont les femmes. Boycottons les femmes.

vendredi 1 août 2008

In case of stress: baillez.

Qu'est-ce que vous faites quand vous êtes pris au beau milieu d'une situation furieusement stressante? Vous figez, votre gorge devient sèche, vos doigts tremblent, vos jambes sont molles, vous rougissez, vous rêvez que vous vous fondez dans le plancher, vous prenez froid/chaud, vous suez, vous regardez par terre, vous paniquez et vos idées deviennent claires comme une roche dans l'eau, vous perdez le souffle, vous vous empressez d'enfiler votre combinaison de camouflage... Mauvaises attitudes.

Baillez.

Sérieux, baillez.

Impossible d'éprouver du stress en baillant.
Avez-vous déjà vu Tiger Woods bailler avant d'exécuter un roulé de 12 pieds pour la victoire du tournoi des Maîtres? Non. Avez-vous déjà vu Indiana Jones bailler alors que des pygmées le menacent avec de terrifiantes sarbacanes? Non. Avez-vous déjà vu quelqu'un bailler pendant que le dentiste lui gossait dans la yeule avec sa fraise? Non. Avez-vous déjà vu une personne bailler tout juste après qu'on lui ait appris qu'on devra lui amputer les 2 jambes? Non. Avez-vous déjà baillé pendant que votre boss vous faisait des remontrances? Non? Moi oui. Avez-vous déjà vu un chirurgien bailler en réalisant une chirurgie cardiaque? Non. Avez-vous déjà vu une fille bailler en essayant des morceaux de linge? Non. Avez-vous déjà vu Monsieur Wilson bailler alors qu'il sait être en compagnie de Denis? Non.

Et pourquoi donc, croyez-vous? Parce que ces personnes sont stressées et, par le fait même, complètement dépassées par les évènements.

Si vous voulez recouvrer votre lucidité et votre répartie fracassante, baillez. C'est si simple. Les personnes qui baillent sont en contrôle de la situation, voire même au-dessus. Regardez monsieur Bush lorsqu'il discourt en direct à propos du prix effarant du pétrole ou encore des présences militaires américaines à l'étranger, il baille. Un homme de confiance, ça se voit tout de suite. Regardez votre voisin pendant un cours X de mathématiques au cégep ou à l'université: contrôle. Regardez les gens à l'église pendant la messe, ils savent qu'ils sont au bon endroit, ils sont zen, ils baillent.

Bref, la prochaine fois que vous êtes confronté à une situation désarmante, baillez. Baillez assez pour qu'on vous voit le faire, qu'on vous entende le faire et qu'on vous sente le faire. Baillez comme s'il n'y avait pas de lendemain, baillez avec conviction, baillez avec votre coeur.