dimanche 16 décembre 2007

Triple boucle piquée.

Hier après une sortie nocturne sur le plateau, le Prédateur et moi étions en V-I-L-L-E, la vraie.

Au volant de son bolide argenté, nous dévalions les rues du 514 en se racontant des histoires des pays d'en bas. 'Savez, celles qui se déroulent sous le Tropique du cancer (littéralement) et/ou sous la ceinture. Des histoires de gars. La vie était belle et les coups de break à bras me rendaient heureux.

Mais CETTE manoeuvre, je ne l'avais pas vue venir. Ce sacré Prédateur garde toujours une carte dans sa manche. Je le savais capable de quelques acrobaties improvisées mais sur ce coup, j'avoue avoir été déstabilisé, déjoué, tasse de café-é. Nous roulions à vitesse de mulet indécis étant donné les conditions climatiques peu favorables lorsque soudainement, nous nous immobilisâmes à un feu de circulation. Toujours en quête d'attention (à donner ou à recevoir), le Prédateur -sans le savoir- mettais en place un stratagème qui allait lui en gagner.

-Ooooooh shit! Man, check ça!
-Miaow, cutie.
On fait un peu de yoga cervical pour mieux voir la créature. (+ ou - 112 degrés vers la gauche)
On la fixe un temps, elle nous sourit.

Le feu tombe (mais je dirais plutôt monte) au vert. Les pneus 4-saisons maganés ainsi que la rare intention du Prédateur de se faire doubler, nous permettent d'entrevoir un mignon coucou-de-la-main lorsqu'elle nous dépasse.

À la rouge suivante, il abaisse sa fenêtre en engage avec aise une conversation qui va -il l'espère de tout coeur- lui permettre d'accéder bientôt au 7e ciel.
-Bonsoir! (sourire d'un gars résolu à plaire)
-Bonsoir! (sourire d'une fille qui acceptera de tomber dans le piège)
-Est-ce que je peux t'inviter à prendre un café?
-Hummm, non. J'vais travailler et j'suis déjà en retard...
La lumière devient verte.
-Alors on peut remettre ça à une autre fois? demande-t-il le regard plein d'envie.
-Hum, oui! dit-elle après avoir interrogé le hamster un instant.
Les voitures se mettent à s'exciter à l'arrière. Nos héros avancent tranquillement en échangeant quelques mots dont seuls le Prédateur et moi connaissons la recette. Deux minutes plus tard, il conclue le deal.

Un numéro de plus dans l'annuaire, une histoire de plus pour agrémenter nos ballades en voiture et une victoire de plus du Prédateur sur mon scepticisme. Il me casse les burnes.

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