lundi 8 septembre 2008

Petits anges.

Quand je donnais des cours de tennis dans un club privé, on me confiait quelques groupes récréatifs de 6 jeunes à qui j'allais enseigner les rudiments du tennis pendant quelques semaines. Moi qui étais issu des parcs extérieurs où j'avais fait mes premières armes en matières de pédagogie tennistique, la dynamique était maintenant très différente avec des parents motivés qui payaient 400$ et + par session pour que leurs enfants apprennent à bien varger sur une baballe. Ils restaient là, plantés devant la grande vitre qui donnait directement sur les exploits athlétiques de leurs gamins et ils évaluaient ma prestance en tant que coach. Je me faisais juger.

Avec du recul j'aurais dû mieux préparer mes cours... meuh bon.

J'avais donc en moyenne 4 groupes par session et mes élèves étaient... de pures lavettes!

Lors du premier cours, j'étais tout le temps foudroyé de voir à quel point les jeunes de 8 à 12 ans étaient intimidés par un bonhomme qui s'approchait dangereusement de la majorité. Il y en avait peut-être 1 par groupe qui prenait un peu de place et les autres étaient... calmes, trop calmes!

Moi j'aime les p'tits criss, ceux qui foutent le bordel en voulant toujours être premiers de la ligne, qui crient, qui courent dans tous les sens, qui posent trop de questions, qui ramassent pas les balles, qui sont hyper compétitifs, qui ont (trop) hâte à la prochaine balle qu'ils pourront frapper, etc. Ils sont curieux, énergiques. Je me dis qu'une fois qu'ils prendront conscience qu'ils peuvent catalyser leur énergie uniquement dans les bonnes choses, ce seront eux les individus Alpha de la société.

Ma mission était donc la suivante: faire de ces lavettes les pires petits criss du monde entier.

Ben non, pas des petits criss méchants là. La vulgarité n'est pas une option. Mais des jeunes qui n'ont pas peur d'extérioriser toute leur énergie quand on leur en donne enfin l'occasion, assez confiants pour répondre à une question ou même pour faire des propositions. À l'écoute des consignes lorsque bien formulées. Des leaders, comme genre style.

À chaque cours j'arrivais avec le mot du jour. Je demandais s'ils le connaissaient. Je donnais une définition sommaire et on s'amusait avec ce mot jusqu'à la fin du cours où ils devaient mettre le mot dans un contexte complètement loufoque, absurde. J'incorporais le mot dans certains jeux, quelle machine à impro je fais! Tout le monde devait y mettre son grain de sel. Certains mots sont devenus des classiques et se répétaient leçon après leçon. Si j'ai réussi à leur donner la piqûre des mots en plus de leur permettre de gagner de la confiance en eux en plus d'améliorer leur tennis en plus de perfectionner leur coordination dans la joie, ben c'est mon exploit à moi.

J'en suis venu à être reconnu pour transformer les enfants. On me donnait des petits anges auréolés et je les rendais à leurs parents, à la fin de la session, avec une queue pointue et une tête cornue. Les kids étaient méconnaissables...des petits monstres. Et j'adorais ça!

J'suis un genre de Peter Pan.

12 commentaires:

Amnésie et autres cies... a dit…

Et une chance que je n'enseigne pas à Laval parce que je t'en voudrais pour tous les "petits criss" que je ramasse dans mes classes...

Anonyme a dit…

Tu veux vraiment mettre des collants verts?

Pinocchio a dit…

>Amnésie> Les miens ce sont les plusses meilleurs petits criss du monde!

>Davy Croquette> Rouges, jaunes, violets, bourgognes, bruns, bleus... la couleur m'importe peu.
Je veux des collants.

Anonyme a dit…

Waouuuu!! Ça devait être chouette de prendre des cours de linguistique tennistique humoristique avec toi!! ;-)

Le Voyou du Bayou a dit…

C'est un bon concept! C'est une façon personnelle de reconstituer "La société des poètes disparus" dans un autre contexte...

Ainsi va la vie... a dit…

Mais tu t'appelles Pinocchio, pas Peter Pan! Va falloir que tu changes de nom si tu veux mettre des collants sexy!

volage a dit…

Pour avoir à cotoyer des petits criss de temps en temps, je dois dire que je te comprends.

J'aime autant me faire engueuler avec coeur que me faire dire oui sans même que l'on prononce le mot.

Je l'aime ben moi ton style Peter pan!

volage a dit…

C'est à croire que tu n'es pas juste con... ;)

Pinocchio a dit…

>Ricky AKA Ricaneuse> À en juger pas la surexcitation des enfants qui l'ont vécu, oui.

>Voyou> J'ai cependant volé le concept à qqun d'autre, shame on me.

>Ainsi va la vie> On a tous droit à nos petits moments de coquetterie.

>Volage> Viva los pequenos crissos! Non! Je suis con! Point.

Anonyme a dit…

Mignon de lire ca maintenant alors qu'au moment ou tu donnais ces cours je n'étais même pas au courrant de tes pratique peu orthodoxes... ;)

-Pis


Ah bon on se calme! tu m'accuses de ne plus lire ton blog et toi tu ne poste plus de billet... a qui la faute maintenant ?

Ann a dit…

Tu devrais faire ça, je veux dire, t'en aller en enseignement. Avec les kids. Non mais pense à ça: t'es bon en français, t'es bon avec les kids pis.. c'est un programme de filles.

Jackpot!!! Cashing cashing cashing!!!

Pinocchio a dit…

-Love Clicli-> Bon avec les kids? Je les transforme en monstres!!! Et je déteste faire de la discipline...

T'as quand même de bons arguments, j'avoue.