mercredi 18 février 2009

Le roi de la montagne.

Quand j'avais encore besoin d'un carton pour aller à la toilette, c'était moi le roi de la montagne.

À la maison, je faisais mon caïd avec ma carotte poilue de frère. Lui montrant bien que nul ne pouvait quoi que ce soit contre celui qui a les plus gros bras. Dans la cour d'école, si on me cherchait, on me trouvait.

J'aimais bien me battre.
Surtout parce que je ne perdais jamais.

Les années ont passé, j'ai lentement appris l'humilité mornifle (donnée) par mornifle (reçue).

J'ai fini par comprendre au début de l'adolescence -sur le très tard- que la violence n'avait tout simplement pas sa place dans un monde aussi "évolué" que le nôtre. Après tout, n'est-ce pas ce qui nous distingue des animaux, la capacité de sublimer sa colère et son agressivité en échanges verbaux civilisés?

Pourtant, on continue à voir d'innombrables bagarres lors des viriles joutes de notre sport national. Si les arbitres étaient moins permissifs, on n'en aurait pas (ou beaucoup moins) "besoin" et les goons laisseraient de la place dans l'alignement pour des joueurs de finesse, pour plus de beau hockey. Mais soyons réalistes, des erreurs d'arbitrage, il y en aura toujours et on citera toujours la loi du Talion avec un machiavélique rictus en coin.

L'engouement pour les sports de combat a atteint des sommets insoupçonnés. On donne même des cours d'auto-défense au niveau collégial, cours fort populaire chez les fallopeuses. Près de 50% des personnes de moins de 25 ans ont déjà suivi des cours d'arts martiaux. (Statistique 100% hypothétique.) Qui n'a pas un peu aimé le film 300? Qui ne connaît pas Georges St-Pierre? Le gars dont l'anglais a le plus gros accent québécois au monde. On vient par milliers le voir sacrer une rince à son adversaire couvert de sang, son sida qui gicle partout. Et Mohammed Ali? n'en parlons pas.

Qui aime réellement les films de minouches? Personne. Même la fille la plus pacifique de l'univers aimerait voir un jour un gars en crisser une à un moron saoul qui vient de lui tripoter le popotin. Qu'elle soit psychologique ou physique, on aime quand la violence est infligée à autrui. On aime souffrir, voir souffrir.

Parce que des fois, on ne peut raisonner quelqu'un avec ses cordes vocales. À moins d'être la Castafiore. Et si on s'adonne à une réplique musclée, on ne fait que participer à l'escalade malsaine.

L'escalade existe grâce à un fait tout simple: tout le monde préfère donner que recevoir. Nan? Même si on se fait varger dessus exactement autant qu'on vient de varger sur l'autre, on a l'impression qu'il a abusé et on en rajoute une couche. Qui va arrêter? Qui n'aurait pas dû commencer?

Le problème avec la conversation, c'est qu'elle ne donne pas de montée d'adrénaline. L'adrénaline c'est une drogue et on en raffole tous.

Gang de junkies.

1 commentaire:

Choupette a dit…

MOI j'ai jamais ecoute 300 et j'en ai pas l'intention parce que rien que le preview me leve le coeur.
MOI je connais pas Georges St-Pierre.
MOI j'aime reellement les films de minouches... Ca me detend et fait rever la petite pre-ado en moi.

mais y a pas juste MOI dans le vaste monde du triple double-v. ;)